« Ils »
Ils nous ont imposé leur dieu unique, leur pulsion de mort et leur morale faite de péché et de haine de soi.
Ils nous ont dit que nous ne parlions qu’un patois ridicule et ils nous imposé leur langue.
Ils nous ont fait faire des révolutions qui n’ont rien changé, surtout pas la nature humaine.
Ils nous ont fait tuer à Verdun en nous disant que c’était pour la patrie, pas pour les marchands et les banquiers, les égos surdimensionnés de leurs dirigeants corrompus. Ensuite, ils nous ont fait tuer dans les déserts d’Afrique ou les rizières d’Indochine, toujours pour les mêmes raisons.
Ils nous ont fait quitter nos vertes campagnes pour de grandes décharges d’ordures, ce qu’ils appellent « des villes ». Ils nous ont forcé à y vivre dans des petites boites bruyantes et puantes et l’on doit s’y déplacer dans des wagons à bestiaux souterrains.
Ils nous font travailler comme des esclaves, en attendant qu’un miséreux du Tiers-Monde puisse nous remplacer mais dès qu’ils le peuvent, ils remplacent le miséreux par une machine.
Ils nous imposent la marchandisation intégrale et l’abrutissement généralisé, la soumission intégrale au progrès, à la télévision, à l’argent. Ils font passer cette pilule en nous gavant comme des porcs, en nous abreuvant de médiocrité et de pornographie.
Ils nous entretiennent dans une peur artificielle et permanente. On a peur des gens dans la rue, on a peur de ce qu’on mange, de ce qu’on lit. On a peur pour nos enfants, pour nos économies. On ne peut pas faire un achat sans se demander : « comment est-ce qu’ils sont en train d’essayer de me baiser ? »
Bref, si quelqu’un sait à la fin qui est ce « ils »…