Athéisme ?


Au début du XXIᵉ siècle, la question de dieu n’est toujours pas résolue, même si les esprits supérieurs sont d’accord avec Nietzsche : « Dieu est mort ».

Les athées dont j’ai lu ou écouté l’argumentation sont : Michel Onfray, Richard Dawkins et Bill Maher — ce dernier étant dans une autre registre, plus divertissant.

Voici ce qu’ils disent et démontrent, en substance : il n’y a pas de dieu dans le sens idéaliste, platonicien du terme. Donc pas de personnage supra naturel, doté de pouvoirs infinis et indépendant de la nature. Dieu est une invention humaine. Les religions constituent des arnaques plus ou moins élaborées, plus ou moins sincères. Leur logique, poussée à l’extrême, aboutit à l’absence de pensée.

Rien à redire à cela. La science et l’histoire — la reine des sciences — confirment.

Mais que faire alors du sentiment religieux ? On peut l’évacuer en disant que c’est une chimère, que cela n’existe pas. Mais il existe. Il est un sentiment, comme l’amour, la haine, la jalousie, l’envie, l’amitié…

Il est des hommes qui ne sont pas jaloux. D’autres ne tombent jamais amoureux. D’autres encore ne ressentent jamais ni haine ni envie, etc.

Il semble que les athées ne ressentent pas le sacré. Pour cette raison, ils n’éprouvent pas le besoin de se créer des arrière-mondes ou bien d’adhérer aux arrière-mondes créés par d’autres, s’ils manquent d’imagination. Et donc pour eux, tout de fatras n’existe pas et il est inutile voire nuisible.

Et pourtant si dieu n’existe pas, le sentiment religieux existe et il donne lieu à un besoin à satisfaire. De même que l’on peut répondre au besoin sexuel de plusieurs façons : onanisme, amour charnel, pornographie, on peut répondre au besoin religieux par une pratique individuelle (invention d’un dieu et d’une mythologie personnelle, les dieux lares des Romains étaient-ils autre chose ?), par la pratique sincère d’une religion, révélée ou non, ou alors par une débauche commerciale dont les télévangélistes sont la pire espèce.

Qui veut l’ange fait la bête. Si la condamnation de la pratique sexuelle par l’Église conduit à la pédophilie de certains prêtres, le mépris du besoin religieux de l’homme conduit certains paumés au martyre.